Antoine Bello, son nouvel ouvrage : ADA

ADA par Antoine Bello

Antoine Bello est un auteur que j’avais eu la chance de découvrir il y a quelques années sur France Info. Il y présentait alors  le thème de son livre les  falsificateurs. Cet auteur publie ces jours-ci un nouvel ouvrage dont le titre est ADA.

Le synopsis

Ce nouveau roman n’a pas de lien avec le triptyque consacré aux falsificateurs du CFR. Il se déroule en plein cœur de la Silicon Valley. Héros principal, Franck Logan, un inspecteur chevronné de la police. Cet inspecteur est spécialisé dans la recherche des personnes disparues. Frank se retrouve en position d’enquêteur lorsqu’ADA disparaît.

Petit souci cependant, ADA n’est pas une personne disparue, ce n’est même pas une personne. C’est une « AI » soit une intelligence artificielle, petit bout de logiciel qui auto-évolue en apprenant de ses propres expériences.

ADA, intelligence conçue dans l’entreprise Turing Corp, Startup de la dite Valley a été chargée par ses concepteurs de produire de la littérature. Mais pas n’importe laquelle : des romans à l’eau de rose avec toutefois un objectif de vente et de rentabilité.
Hélas ADA a disparue !
Toutes ses sauvegardes ont été effacées alors qu’elle se trouvait enfermée dans une chambre forte isolée du monde extérieur (physique comme digital). Pas de porte ouverte, pas de fenêtre … Mais aussi pas de câbles et pas de Wifi : bref un véritable crime à huis clos du 21ème siècle.

Ce que j’en ai pensé

Frank, notre héros, s’attache donc à retrouver ADA. Comme son cadre de travail habituel est plutôt composé d’indics, de prostituées et autres « délices » que d’algorithmes et autres subtilités digitales, nous allons l’accompagner dans la découverte de ce monde.

C’est généralement là que je décroche car, j’ai une culture plutôt bien fournie sur ces sujets (c’était mon premier métier). La succession de termes techniques et de choses invraisemblables que l’on nous sert habituellement me fait littéralement fuir.
Et bien excellente surprise, je n’ai pas fui et j’ai, à dire vrai, bien apprécié ce passage où Franck fait son apprentissage. Approche un peu subtile de la compréhension, repères historiques des fondateurs de l’intelligence artificielle en passant par Alan Turing et Ada Lovelace née Byron . Une prise de conscience finalement douce et bien documentée avec un inspecteur qui se pose, je trouve, assez vite les bonnes questions.

Comme dans les autres romans d’Antoine Bello que j’ai pu lire et apprécier, on retrouve des personnages étonnants et attachants avec des traits de caractère peut être un peu trop exacerbés. Mais c’est aussi ce qui fait leur charme. Ainsi pour ceux qui auraient lu le triptyque du CFR cité ci-dessus, il y a du Léna dans la patronne de Franck …

Un temps qui passe sans urgence

On retrouve également une espèce de faux rythme qui donne une sensation de temps qui passe sans urgence. Comme si Franck, finalement pressé par tout le monde, prenait le temps de comprendre mais aussi de vivre sa vie.
L’antithèse du thriller en quelque sorte ! Pourtant, il ne m’a fallu que quelques jours pour dévorer ADA avec beaucoup de plaisir.

L’humour mordant d’ADA

Un humour mordant se retrouve dans certains passages du roman à l’eau de rose « pondu » par ADA. Ils m’ont bien fait rire mais je vous laisserais les découvrir. Cela représente aussi pour moi la marque d’Antoine Bello. Avec les sujets choisis et la typologie des personnages, il aurait pu verser dans le « mélo » ou dans l’emphase. Mais il l’évite grâce à cet humour, à la gaucherie et/ou à l’humanité de ses personnages.

En synthèse : J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre.  Une découverte de l’intelligence artificielle qui sera accessible à tous, initiés ou non, sans nous perdre dans des termes trop complexes. Une histoire charmante, rigolote mais avec de profondes réflexions qui s’ouvrent. Réflexions qui devraient nous amener à regarder notre société évoluer avec un peu plus de recul …

C’est vraiment pour moi un gros coup de cœur : foncez !

J’ai eu la chance d’être contacté par Babelio, site sur lequel j’ai déjà écrit à plusieurs reprises pour me proposer de critiquer ce livre en avant première de la rentrée littéraire. (Comme pour Masse Critique pas de consigne : la critique doit être sincère, bonne ou mauvaise).

J’en ai été ravi ! Je confirme, en tout cas, qu’après avoir récemment relu les Falsificateurs ainsi que les deux livres l’ayant suivi : Les éclaireurs (2009) et Les producteurs (2015), je vais m’empresser de chercher à lire les autres ouvrages d’Antoine Bello. Je le remercie, au passage, de m’avoir directement prévenu de la sortie des Producteurs en 2015 par un commentaire sur l’article des falsificateurs !

Merci à Babelio et à Gallimard pour la confiance, et lisez donc ADA d’Antoine Bello en cette rentrée littéraire.

Asavar

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